Communiqué de presse de l'UNAF
LUNAF conteste la crédibilité de lAFSSA pour formuler un avis pertinent sur la disparition des abeilles
LAFSSA a pris linitiative de convier les organisations apicoles pour porter à leur connaissance ce quelle estime être les multiples causes de la mortalité des abeilles.
Au vu de lexposé de lAFSSA, lUNAF déplore que le discours officiel continue de nier le rôle prépondérant des pesticides dans les mortalités, les affaiblissements et les dépérissements des colonies dabeilles.
Alors que la Directrice générale de lAFSSA reconnaît dans ses propres déclarations, linadaptation de son agence pour connaître des problèmes environnementaux, lUNAF ne peut comprendre que le dossier concernant les problèmes liés à la disparition des abeilles reste confié à cet organisme.
Face aux révélations de la Presse sur les liens entretenus par un tiers des experts de lAFSSA avec les industries environnementales (M6, « Capital », 7 juin 2009), lUNAF sinsurge contre dabsence totale de crédibilité de lagence, pour formuler des diagnostics ou des recommandations, en présence de tels conflits dintérêts. Au moment où tous les représentants des organismes apicoles européens relatent les effets dévastateurs pour les abeilles des produits phytopharmaceutiques, insecticides, fongicides herbicides utilisés sur les grandes cultures, le discours de lAFSSA qui dénie une évidence environnementale lui fait perdre tout crédit.
LUNAF estime que ce discours négationniste qui écarte systématiquement les travaux les plus éminents lorsquils sont contraires à sa thèse, même lorsquils émanent des grands organismes de recherche nationaux, est dautant plus paradoxal que lAFSSA prétend à la qualité de spécialiste de labeille en Europe et se propose détablir un diagnostic international sur les mortalités dabeilles. Affirmer comme le fait lAFFSA, que la mortalité des abeilles peut dans certains cas résulter de plusieurs facteurs conjugués, est un constat dévidence. Mais refuser dadmettre quà lorigine soit de la mortalité directe, soit de laffaiblissement massif
des colonies et de leur vulnérabilité face à toutes les agressions se trouvent les pesticides, constitue une dénégation insupportable de la réalité écologique
LUNAF exige quau-delà de son affirmation dune pluralité de facteurs néfastes incluant les pesticides, lAFSSA étudie les effets chroniques des pesticides sur les abeilles pour évaluer laffaiblissement quils causent aux colonies.
Fragilisées par un environnement chimique néfaste, le plus souvent à visée insecticide, labeille, est soit immédiatement détruite, soit placée en situation de dépérissement. Cest cette situation qui explique que lors des analyses réalisées sur des abeilles mortes, il est détecté généralement un ou des insecticides, mais aussi parfois la présence de parasites de virus qui ont trouvé en raison de laffaiblissement de labeille un terrain propice à leur développement. Cest ce constat dévidence qui est nié par lAFSSA, au sein de laquelle il semble quaucun spécialiste de labeille disposant de titres universitaires crédibles et justifiant de travaux reconnus par la communauté scientifique, ne soit présent.
Afin que lAFSSA présente à lavenir une crédibilité pour se prononcer sur la décimation des populations dabeilles, lUNAF demande quà tout le moins, des vétérinaires soient associés aux travaux concernant le dépérissement des colonies dabeilles.